VIOLENTES INONDATIONS EN ESPAGNE – MORNINGSTAR COMMENTE LEUR IMPACT SUR LES ASSUREURS
Bien qu’il soit encore très tôt pour fournir une estimation des pertes, l’agence de notation prévoit que les pertes économiques dues à cet événement météorologique atteindront plusieurs milliards d’euros.
De fait, les spécialistes prédisent déjà qu’il s’agira du plus gros sinistre de l’histoire de l’Espagne, et évoquent des chiffres oscillants entre 3 et 5 milliards d’euros. À ce jour, les inondations de Biscaye de 1983 sont la plus grande catastrophe qu’ait connu le CCS (Consorcio de Compensación de Seguros) dans son histoire, avec 34 morts et des indemnisations proches du milliard en tenant compte de l’inflation. Derrière lui se trouvent le cyclone extratropical Klaus, qui a frappé le nord de l’Espagne en janvier 2009, causant une douzaine de morts et des dégâts matériels évalués à 653 millions de dollars ; et le tremblement de terre de Lorca, avec 600 millions de dégâts et 9 morts.
Une partie des pertes assurées sera couverte par le CCS, entreprise publique qui gère le régime espagnol d’assurance des risques exceptionnels. En Espagne, la couverture de ces risques, y compris les inondations et les tempêtes, est obligatoire pour toute assurance de base proposée par les compagnies d’assurance privées. Le CCS ne reçoit pas de financement public, mais il est financé en dernier ressort par une majoration des primes d’assurance payées par les assurés. Le CCS remplit ses obligations par la constitution d’une réserve d’égalisation. Fin 2023, la réserve d’égalisation nette totale du CCS s’élevait à 10 319 M€, contre 10 242 M€ fin 2022.
Le CCS devrait également couvrir une partie des pertes assurées liées au secteur agricole grâce à sa participation au Seguro Agrario Combinado (SAC), une forme de coassurance qui couvre principalement les risques liés aux événements climatiques et météorologiques sur les secteurs de l’agriculture et de l’élevage. Le CCS coassure directement le risque, en assumant une quote-part fixe de 10 %, mais agit également en tant que réassureur en excédent de sinistres pour les autres coassureurs. La SAC bénéficie généralement d’un soutien public fourni par le gouvernement central, les régions ou les deux.
Dans une note publiée le 30 octobre, le CCS a confirmé qu’il couvrirait les dommages aux biens et aux véhicules imputables aux inondations, pour toutes les personnes justifiant d’une assurance en cours (77% des habitants de la région sont assurés). En conséquence, Morningstar prévoit que les pertes assurées causées par les graves inondations seront en grande partie absorbées par le CCS. Néanmoins, compte tenu de l’ampleur des événements atmosphériques, l’agence de notation considère que les conséquences pour le secteur de l’assurance et de la réassurance privées seront considérables, l’importance des sinistres compromettant la rentabilité des souscriptions des compagnies d’assurance espagnoles.
Source : Morningstar et presse spécialisée espagnole