Que Choisir sort de son rôle !
Que choisir devient intermédiaire en assurance. Sa filiale (SAS Que Choisir) s’associe avec un courtier pour intervenir sur le marché de l’assurance emprunteur.
C’est un mauvais choix. En devenant un acteur du marché, la mythique association de consommateurs altère sa crédibilité et se met dans une position potentielle de conflits d’intérêts. Toutes les bonnes raisons qu’elle avance n’y changent rien, en devenant MIA (Mandataire d’intermédiaire en assurance) Que Choisir brouille son image.
Le marché de l’assurance emprunteur reste, trois ans après l’adoption de l’amendement Bourquin, peu concurrentiel et de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer des pratiques anticoncurrentielles. Que choisir est, depuis l’origine, très en pointe « Le projet est né du combat que l’association mène depuis 10 ans à propos de la libéralisation du marché de l’assurance emprunteur » explique Jérôme Franck, directeur général de l’UFC-Que Choisir.
Certes, mais là elle franchit le Rubicon et devient un acteur de la distribution de ce produit. Apportera-t-elle demain des solutions au si difficile marché de l’assurance construction ? Inévitablement, le regard que l’on portera sur elle ne sera plus le même et l’écoute de ses propositions-revendications pour le meilleur service des clients non plus.
Il ne s’agit pas seulement du choix des combats, mais aussi de celui des armes qui sont employées. Le marché de l’assurance a besoin d’organisations de consommateurs qui portent haut et fort la défense des intérêts des clients. C’est un facteur de progrès, même si parfois cela est perçu comme un poil à gratter vraiment irritant. Cela fait partie de la bonne gestion démocratique du débat professionnel, encore faut-il que les positionnements soient clairs et dénués d’ambiguïté !
Henri DEBRUYNE