Quand l’assurance est là où on l’attendait !

par | 7 Oct 2020 | Humeur

Une catastrophe naturelle de grande ampleur avec une multitude de drames individuels sera prise en charge, sur le plan matériel, par une organisation rodée, efficace et qui fait l’unanimité. Elle l’a déjà démontré et le démontrera encore.

L’arrière-pays Niçois est meurtri. Des intempéries d’une puissance inhabituelle ont dévasté les vallées des Alpes-Maritimes, laissant derrière elles des dégâts considérables et des victimes choquées et désemparées. La solidarité nationale, depuis les premières heures, prend en charge les sinistrés. Ensuite, il faudra évaluer les dégâts et indemniser les victimes d’autant plus rapidement que beaucoup d’entre elles ont tout perdu. Et, c’est là que les assureurs démontreront qu’ils savent être là quand il le faut. En grande partie, parce qu’ils s’y préparent depuis longtemps et tout comme les secours, ils ont anticipé ces situations.

Depuis 40 ans le dispositif des « cat-nat » assure les dommages aux biens consécutifs à une catastrophe naturelle. Si les sommes mobilisées pour ces évènements sont de plus en plus importantes, le dispositif fonctionne, les équipes sont préparées, les processus acquis. Leurs représentants locaux, les intermédiaires et les collaborateurs des compagnies savent faire vite et sur place car beaucoup de leurs assurés sont dans le dénuement le plus total.

Deux points méritent d’être soulignés. D’une part, il ne peut pas y avoir d’improvisation. Il a fallu du temps et essuyer quelques catastrophes pour apprendre. Une inondation est une concentration de sinistres sur un territoire limité et parfois les opérateurs locaux (agents, courtiers, salariés des compagnies) sont eux-mêmes victimes. Les assureurs ont appris à anticiper cela pour bien gérer ces focalisations. Ce qui n’est jamais simple, sachant que les besoins sont urgents et que deux situations ne se ressemblent pas.

Le second aspect est que cette garantie ne fonctionne que grâce à un partenariat public-privé puisque la garantie dépend d’un régime spécifique instauré par la loi du 13 juillet 1982. Ce qui fait que la France est l’un des rares pays en Europe à s’être doté d’un dispositif qui permette d’indemniser dans de bonnes conditions les dommages matériels causés aux biens par un phénomène naturel.

Au moment où l’on critique sévèrement l’assurance sur d’autres dossiers dans lesquels elle n’aurait pas été efficiente, il n’est pas inutile de mettre en évidence ce savoir faire qui donne aux assurés français un avantage rare. Notons au passage qu’il ne doit rien au hasard. L’anticipation et l’organisation sont les clés du bon fonctionnement du système. Il faut bien intégrer cela au moment où nous prenons conscience d’un avenir qui verra se multiplier ces phénomènes exceptionnels, qu’ils soient climatiques ou qu’ils résultent de l’interconnexion des activités (risques cyber, etc.).

Etant donné ces expériences, comment y-a-t-il pu y avoir de tels cafouillages sur la garantie des pertes d’exploitation dans une profession qui a su atteindre un haut niveau d’organisation pour gérer des situations aussi complexes que les catastrophes naturelles, mais aussi les risques médicaux et d’autres encore ?

Henri DEBRUYNE

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