PGE – LES ENTREPRISES POURRONT-ELLES REMBOURSER ?
Le Conseil d’analyse économique (CAE) s’est penché sur le sujet vu à mi-2024 à partir de données du Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Les enseignements en découlant confirment le taux de pertes estimé par la Banque de France (environ 4 %) :
– les entreprises ayant souscrit un ou des PGE avaient initialement (avant le déclenchement de la crise Covid) des niveaux de trésorerie nettement inférieurs à ceux des entreprises sans PGE ;
– les dynamiques de remboursement du PGE sont très hétérogènes. Si l’on prend l’exemple des entreprises ayant souscrit un PGE entre avril 2020 et janvier 2021 et aucun par la suite, on constate qu’un quart d’entre elles ont tout remboursé en juin 2024, tandis que 19 % ont remboursé moins de la moitié, sachant que l’échéance ultime pour le remboursement total du prêt est la mi-2026 ;
– les entreprises qui ont le plus étalé leurs remboursements ont généralement souscrit des PGE plus élevés relativement à leur chiffre d’affaires ;
– la capacité d’une entreprise à rembourser peut s’apprécier, d’une part, par le niveau de trésorerie dont elle dispose à une date donnée et, d’autre part, par les flux de trésorerie qu’elle sera capable de générer à l’avenir (soit sa capacité d’autofinancement — CAF). Ce sont les mesures utilisées afin de déterminer la part des entreprises à risque de non-remboursement de leur PGE.
– Globalement, 7,5 % des entreprises ayant souscrit un PGE seraient ainsi en difficulté pour le rembourser, ce qui représente un risque de défaut sur le stock total de PGE (soit 150 milliards d’euros de prêts souscrits entre avril 2020 et juin 2022) de l’ordre de 4 %. Ce risque pourrait toutefois doubler si les capacités d’autofinancement des entreprises concernées, rapportées à leur chiffre d’affaires, étaient inférieures à 3 %, ce qui est le cas de 25 % de l’ensemble des TPE-PME.
Source : CAE, via le Médiateur national du crédit aux entreprises