Nouvelles venues, les places de marché tentent de s’imposer dans la distribution des produits de toutes natures et elles s’avancent sur ceux de l’assurance et de l’épargne.

En réalité, ce sont des plateformes qui ont pour vocation la vente à distance de leurs produits. Pour rationaliser leurs coûts, augmenter leur visibilité et parfois initier des recettes supplémentaires, celles-ci ouvrent leurs facultés à d’autres fournisseurs. Elles mettent donc à leur disposition leurs capacités et leur savoir-faire. C’est d’ailleurs plutôt une bonne idée dans laquelle un processus gagnant-gagnant peut se mettre en place.

A condition, toutefois que ces places de marché souvent appelées marketplaces, pour souligner leur origine anglo-saxonne, traitent de manière équitable les parties prenantes. En effet, accueillir des prestations complémentaires, potentiellement concurrentes, exige d’agir dans la transparence, l’équité de traitement et le respect des données des sous-traitants / partenaires. Il va sans dire qu’un strict respect de la réglementation est impératif, en particulier celui du RGPD.

Ces plateformes constituent une opportunité. Lorsqu’elles s’ouvrent à d’autres partenaires, elles leur offrent des capacités de développement qu’ils auraient du mal à obtenir autrement. Ce sont donc des partenariats profitables pour les parties à condition toutefois que les règles du jeu ne soient pas faussées. Ce qui veut clairement dire que tous les produits proposés aux clients doivent l’être non seulement de manière équitable mais aussi en fonction des besoins des clients. Sur ce plan tant la DDA que MIFID sont incontournables. Il faut toujours avoir présent à l’esprit que l’intérêt du client prime.

Or, la tentation est grande pour celui qui se trouve en position de force ou de choix de privilégier ses produits en s’affranchissant de cette règle. Ce qui peut avoir pour effet collatéral de désavantager le ou les partenaires qui apportent des solutions plus adéquates. C’est ce qui est notamment reproché à Amazon par la Commission européenne. Certes, cet opérateur fait la une des médias, mais il n’est pas le seul à ouvrir sa marketplace et des initiatives comparables bien que plus modestes apparaissent ici et là, y compris dans l’assurance et l’épargne.

La vigilance s’impose. Les choix doivent être documentés et justifiés et bien sûr ne pas être au détriment des intérêts du client, ni des partenaires qui sont associés à la démarche. La vertu impose sa férule. Trouver la contrainte trop difficile peut se comprendre, mais dans ce cas il faut s’abstenir d’ouvrir sa plateforme.

Henri DEBRUYNE