L’éthique professionnelle : un engagement au service des clients !
L’évolution réglementaire, l’impact de la digitalisation, le foisonnement de l’innovation bousculent profondément les pratiques professionnelles au point, parfois, de les contester. Ce qui invite à réfléchir et à réanalyser les finalités qui motivent les conduites professionnelles et la manière dont elles le font.
L’évolution de la réglementation et celle, plus factuelle, de la jurisprudence poursuivent la même finalité de protéger le consommateur. Cela n’a pas émergé ex nihilo, c’est le prolongement et le renforcement de règles plus anciennes. Cela n’est donc pas nouveau, mais impose une démarche plus structurée. Il faut donc bien les analyser comme le renforcement de protections rendu nécessaire par l’évolution sociétale. Elle-même recouvrant les aspirations des clients, leurs exigences, mais également les modifications apportées par la technologie y compris l’intelligence artificielle qui en est la continuité.
Face à des transformations profondes, le risque de perdre de vue l’objectif fondamental est réel. Or celui-ci, sans cesse rappelé par le législateur, reste le meilleur service du client et le respect de ses intérêts. Une exigence qui devient pressante puisqu’elle oblige à réviser, et parfois imaginer, au-delà des pratiques, les comportements professionnels. Aujourd’hui, il n’est plus possible de penser à la place du client, d’imaginer ce qui est bon pour lui. Ce n’est d’ailleurs pas le rôle du sachant. Il ne se substitue pas, il conseille et accompagne. D’autant qu’aujourd’hui, le client veut être acteur de ses décisions.
La question clé contraint à s’interroger de manière constante, pour savoir si le comportement adopté est respectueux des intérêts de chaque client. Ce qui crée une rupture avec les facilités ou les approximations. Ainsi, il n’est plus possible de se dire que la rémunération n’a quasi aucune influence. Elle en a, en revanche elle ne doit pas avoir d’effets pervers. La transparence et la qualité de l’information ressortent de la loyauté due au client. Le conseil doit être empreint de rigueur et d’honnêteté intellectuelle. Les comportements des professionnels observés sur le terrain montrent que certains vivent cela comme une punition, d’autres l’ont parfaitement intégré et en font un argument.
Cette éthique professionnelle, pour appeler les choses par leur nom, porte sur les valeurs qui motivent les conduites des professionnels. Elles étaient autrefois reprises dans les codes de déontologie. Aujourd’hui, elles sont pour une grande part dans la loi, ce qui renforce leur caractère impératif. Néanmoins, personne ne peut faire l’économie de vérifier que ses pratiques, ses agissements, son management, les objectifs qu’il assigne, sont respectueux de la règle et de son esprit.
Une démarche d’analyse d’autant plus nécessaire que la transformation de notre environnement se fait rapidement et dans des proportions qui conduisent à repenser en permanence les manières de faire. Lorsque les textes invitent à réviser annuellement les politiques de prévention des conflits d’intérêts ou les composantes de la gouvernance produits, cela peut paraitre rapide. Dans la réalité, les changements réels sont tels que cette fréquence s’impose. La transversalité, si contraire à nos organisations, devient aussi une évidence puisque le client est le seul horizon, il devient l’axe de l’analyse.
En mettant en œuvre les principes réglementaires, une fois dépassée la phase de la méthode, les finalités apparaissent et le temps de la réflexion vient
Henri DEBRUYNE