La réforme du courtage, entrée en vigueur au début de cette année, a provoqué une réduction des effectifs de MIA de 20% (2).

Ces professionnels de la distribution d’assurance ont vu leurs effectifs fondre de près de 20% depuis l’entrée en vigueur de la réforme du courtage, au début de cette année. Il est vrai que cette population avait grossi fortement depuis 2017, passant de 21 000 à 30 000 en 2022. Assez hétéroclite, elle regroupe pour une bonne moitié (54%) des acteurs qui exercent à titre principal pour le compte d’un intermédiaire en assurance, les autres agissent en complément d’une autre activité professionnelle (immobilier, commerce auto, etc.). C’est parmi ces derniers que la chute semble notable.

La réforme du courtage et l’obligation d’adhérer à une association professionnelle ont réhaussé le niveau des contraintes qui leur étaient imposées et ils ont décidé d’arrêter. Pour nombre d’entre eux, la faible rémunération qu’ils en retiraient était encore un peu plus réduite. Ces raisons factuelles ne sont probablement pas les seules. En effet, le resserrement des obligations réglementaires, perceptible dans la recommandation de l’ACPR du 17 juillet dernier, exige un contrôle plus étroit de l’activité des apporteurs et donc des MIA. Ils constituent des bataillons importants de « producteurs » pour certains courtiers et, notamment, les grossistes, ce qui augmente aussi les contraintes sur ces acteurs. Les MIA s’insèrent d’ailleurs dans des dispositifs commerciaux généralement agressifs et stimulés par des incitations de plus en plus contestées par la réglementation (commissions précomptées, bonus, etc.). Ceci ne manque pas d’efficacité, mais se heurte de plus en plus à l’acceptabilité sociale et bien sûr à la DDA.

Certains courtiers, utilisant les services de ces professionnels, n’ont pas attendu le durcissement des règles pour utiliser des méthodes d’animation des réseaux, de la formation à l’encadrement, vertueuses. Ce qui d’ailleurs ne bride nullement leur développement. La démonstration en est régulièrement rapportée de la même manière que les méthodes agressives, parfois douteuses, ne donnent pas, pour autant, sur la durée de meilleurs résultats, bien au contraire. Quoi qu’il en soit, les MIA mal connus, dont les formes d’activité sont bien moins bien analysées que celles des autres intermédiaires agents généraux et courtiers, sortent de l’ombre. C’est heureux. Leur contribution à la distribution de l’assurance est loin d’être anecdotique et pour certains courtiers elle est leur système de commercialisation.
A l’évidence, la pression réglementaire, les contraintes économiques et la nécessité, pour trouver de bons candidats, de leur proposer des conditions de métier qui leur conviennent, se conjuguent pour accélérer un processus de professionnalisation déjà bien entamé.
(1) Un Mandataire d’intermédiaire d’assurance (MIA) opère principalement pour un courtier ou un agent général d’assurance.
(2) ORIAS cité par l’Argus de l’assurance n° 7825 page16

Henri DEBRUYNE