LE RAPPORT ORIAS 2023 MARQUE POUR LA PREMIERE FOIS UN NET RECUL DES EFFECTIFS

par | 24 Sep 2024 | Brèves

Tandis que 2022 marquait l’arrêt de la croissance du nombre d’intermédiaires, 2023 se place sous le signe de la régression. Au 31 décembre 2023, on dénombre 116 938 immatriculations, contre 119 777 en 2022, ou 69 277 intermédiaires contre 71 163 l’année précédente, sachant qu’un même professionnel peut cumuler plusieurs types d’intermédiations.

Les intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP) accusent une baisse de 4,4 % de leur population (33 606 immatriculations), liée au plongeon de celles des courtiers en opérations de banque et en services de paiement (COBSP) de 9,6 % (6 294 immatriculations) et des mandataires d’intermédiaires en opération de banque et en services de paiement (MIOBSP) de 8,1 % (14 369 immatriculations). Seule la population des mandataires exclusifs enregistre une croissance positive à 2,2 % (3 884 immatriculations), liée aux mouvements de réseaux.

La chute des effectifs d’intermédiaires en assurances (IAS) est moins prononcée que celle des IOBSP, de -2 % pour un contingent de 61 069 professionnels. « Ce phénomène est lié à la réforme du courtage pour les professions assurantielles, et à la conjoncture économique pour celles du crédit », avance Richard Restuccia.

Les agents généraux d’assurance font preuve de stabilité comme à l’accoutumée, avec une croissance de l’épaisseur du trait : +0,2 % pour 11 747 agents généraux. La population des courtiers en assurance recule légèrement, de 0,6 % (26 722 immatriculations), « signe que la profession a su passer la réforme du courtage », veut croire Jérome Speroni, secrétaire général de l’Orias.

A l’inverse, celle des mandataires d’intermédiaires en assurance (MIAS) accuse le coup en chutant de 4,2 % (28 972 immatriculations). « Les inscriptions sont plus volatiles et réactives au business, poursuit Jérôme Speroni. La baisse du crédit peut aussi avoir une influence puisque certains IOBSP sont également MIA pour proposer de l’assurance emprunteur. »

Les populations de conseillers en investissements financiers (CIF) et les agents liés de prestataires de services d’investissement (Alpsi) sont eux épargnés par la crise, enregistrant des croissances respectives de 5,5 % (6 710 immatriculations) et 5 % (4 159 immatriculations).« Une tendance de croissance durable se dessine pour ces catégories, en lien avec un regain d’intérêt sociétal pour le triptyque épargne-retraite-financement », assure Jérôme Speroni.

Enfin, les intermédiaires en financement participatif (IFP) ne sont plus qu’au nombre de 106, soit une baisse de 22,6 %. Il s’agit là des conséquences logiques de la réforme européenne sur le financement participatif, qui a effacé le statut de conseiller en investissement participatif (CIP) et restreint le champ des missions des IFP au profit du statut de prestataire de services de financement participatif (PSFP). Ces derniers sont inscrits sur un registre européen dédié et non plus auprès de l’Orias.

Le contexte inflationniste et l’effet de rattrapage du « quoi qu’il en coûte », faisant perdurer artificiellement des « sociétés zombies », ont provoqué des défaillances d’entreprises records en 2023 (+8 % par rapport en 2019) et 62 000 sont anticipés pour 2024.

Si les intermédiaires ne sont pas sûrs d’échapper à cette lame de fond, il est néanmoins permis d’espérer : au 1er septembre 2024, l’Orias dénombrait 114 867 inscriptions actives, contre 113 254 au 1er septembre 2023. « Les catégories des MIOBSP et des MIA font partie des plus dynamiques avec les CIF », glisse Jérôme Speroni.

Source : Gestion de Fortune

Contactez-nous