Le débat sur les commissions se tend dans le cadre de la refonte de MIFID
Un rapport, semble-t-il de KPMG, aurait mesuré l’impact de la suppression des commissions dans la distribution des produits financiers. Il aurait été remis à la Commission européenne par un groupe de professionnels, mais n’a pas été publié. BETTER FINANCE, une association de défense des épargnants, prône la disparition des commissions et leur remplacement par des honoraires payés par les clients. Elle soutient que les modèles de distribution basés sur des commissions coûtent aux investisseurs individuels (les épargnants) jusqu’à 15 % de leurs investissements en rémunération de vente. Par ailleurs, elle suggère que cette méthode génère des conflits d’intérêts qui nuisent gravement à la performance des produits. Pour BETTER FINANCE, l’un des principaux objectifs de la « Stratégie européenne pour les investisseurs de détail » de la Commission européenne est de « garantir des conseils impartiaux » aux investisseurs individuels. Cqfd, il faut imposer des honoraires.
Cette stratégie se heurte, selon elle, à une résistance considérable de la part de nombreux acteurs du secteur financier, comme en témoigne le rapport récent. BETTER FINANCE, par le biais de ses propres travaux, veut démontrer clairement comment le modèle de distribution basé sur les commissions nuit aux rendements nets des épargnants. Elle fustige le rapport parrainé par l’industrie financière.
La question clé de l’accès au conseil n’est guère documentée. En effet, les épargnants accepteront-ils de payer des honoraires pour des conseils dont ils ont l’impression qu’ils leur étaient délivrés « gratuitement » ? Dans les pays où le conseil est obligatoire, comme en France, qui le rémunèrera si le client ne veut pas payer d’honoraires par définition libres ?
Les positions apparaissent tranchées avec une tendance à verser dans l’idéologie. Ce qui n’est pas le meilleur moyen de trouver des solutions équilibrées.
Source : MEDI