Le coronavirus renforce les comportements éthiques
Les périodes inédites et donc sans repère font émerger des comportements qui sans être nouveaux imposent ou réactivent des règles différentes, oubliées ou négligées. L’éthique est de celles-là.
La crise, que nous vivons, fait cohabiter le meilleur et le pire. Le dévouement jusqu’à l’abnégation, plus modestement l’acceptation de règles de confinement contraignantes dont l’objectif est de protéger les autres en se préservant soi-même.
Si l’éthique est bien comprise comme la morale, les valeurs et les règles de conduite en société alors nous avons bien adopté un comportement éthique. En effet, à part un tout petit nombre d’égoïstes ou d’inconscients nous avons consenti collectivement à adopter des règles d’une grande rigueur. Naturellement, l’inquiétude, le caractère anxiogène de la pandémie aident à la compréhension de la nécessité du respect des règles.
A y regarder de plus près, et à rebours d’une doxa largement soutenue par les médias et les réseaux sociaux, l’éthique a manifestement fait un grand retour dans notre vie sociale et professionnelle. Nombre de textes législatifs récents (DDA, RGPD) ont intégré une forte dimension éthique par la prise en compte des intérêts des citoyens-consommateurs.
D’ailleurs, après avoir un temps trainé les pieds l’immense majorité des professionnels reconnaissent à ces textes le bénéfice d’orienter les pratiques professionnelles dans un cercle vertueux. Ce qui est notable est de l’aborder de manière positive et de ne pas chercher, tels d’indécrottables frondeurs, tous les moyens de les contourner.
Certes, tout n’est pas parfait, mais dans l’attitude des assureurs aujourd’hui il y a également cette volonté de prendre en compte une réalité exceptionnelle. A l’évidence la communication a péché et la pédagogie a mis du temps à s’exprimer. C’est dommage car cela donne l’impression que les initiatives des assureurs leur ont été dictées voire arrachées par la puissance publique.
Néanmoins, l’objectivité conduit à reconnaitre que le secteur est bel et bien mobilisé, d’abord pour ses clients ce qui est légitime, puis pour la collectivité.
Il faut souhaiter que cette réaffirmation de l’éthique s’ancre un peu plus dans nos comportements une fois la crise passée.
Henri DEBRUYNE