La dictature de l’exemplarité
Ne nous y trompons pas. La mini tempête qui vient d’emporter un ministre de la République est l’expression d’une intolérance croissante des citoyens à des comportements qu’ils jugent anormaux. Et, cette intolérance n’est pas circonscrite aux hommes politiques.
L’épisode gouvernemental qui s’est soldé par la démission d’un ministre d’Etat n’est pas seulement le résultat de joutes médiatico – politiques. Il résulte d’une aspiration profonde à des comportements différents. Cette aspiration n’est pas, tant s’en faut, circonscrite à la sphère politique, elle est un fait de société. Ce n’est pas nouveau, mais l’importance des médias sociaux, la dictature de l’immédiateté créent de puissants mouvements, parfois proches de l’outrance et très éloignés d’une analyse sereine des faits et donc de l’objectivité, mais c’est ainsi. L’exemplarité est devenue la dimension suprême à l’aune du tribunal de l’opinion publique.
Les comportements professionnels suivent la même tendance. Il faut intégrer cette réalité et ne pas succomber à la facilité de penser que cela ne se saura pas ou que cela ne regarde que moi. D’une certaine manière, c’est le grand retour de l’éthique. D’ailleurs, nous voyons bien que l’accumulation de lois et de normes ne suffit pas. Dire voire affirmer que la légalité est respectée, n’est plus assez. Il faut être irréprochable ! Ne pas le comprendre revient à fragiliser a priori ses positions et à prêter le flanc à la suspicion. Le plus mortel des poisons.
Henri DEBRUYNE