BAROMETRE PROSPECTIF 2023 DE L’OBSERVATOIRE DES METIERS DE L’ASSURANCE
L’OEMA relève cette année deux thèmes principaux fortement liés : la raréfaction des ressources et la transformation digitale.
Le retour de l’inflation et des taux d’intérêt plus élevés, la volatilité des prix de l’énergie et des matières premières, les tensions liées à la baisse du chômage sur le marché du travail… signalent la fin d’une abondance relative. Plus directement pour les entreprises d’assurances, l’augmentation des coûts de production renforce l’exigence du meilleur réglage possible entre majorations tarifaires, performance financière et fidélisation des clients. Surtout, et pour la première fois, les ressources humaines font leur entrée dans la cartographie des risques identifiés par la branche, tandis que la crainte d’une insuffisance de compétences techniques se fait plus grande.
Dans ce contexte, la vitesse de propagation et d’utilisation par le grand public de ChatGPT est littéralement phénoménale. Or il est classique, d’après les économistes, qu’une croissance atone de la productivité puisse perdurer assez longtemps encore après la généralisation d’une technologie de rupture. Au rythme où vont les choses, il ne serait donc pas étonnant que ce soit au cours des 10 prochaines années que ce cheminement souterrain finisse par poindre significativement dans le paysage des métiers de l’assurance. Ses effets potentiels sont d’ailleurs tellement importants que la détection précoce des toutes premières réalisations devrait constituer un chantier prioritaire pour la prospective de l’emploi, des métiers et des compétences.
Pour l’immédiat, pourvoir les postes vacants se révèle être la préoccupation centrale des entreprises. Sur ce sujet, les tensions sur le marché du travail confrontent les DRH à un changement de paradigme. Les plateformes digitales, qui s’étaient rapidement imposées comme « le » canal de recrutement privilégié, perdent progressivement en efficacité. Aussi faudra-t-il suivre tout particulièrement la dynamique de la répartition CDI/CDD, celle de la fidélisation des alternants à l’issue de leur formation, l’importance du maintien dans l’emploi des séniors et ses effets sur les volumes d’embauches et, de manière plus générale, l’évolution du turnover.
Nécessité faisant loi, les difficultés de recrutement induisent également des conséquences positives pour casser des routines et stimuler l’innovation RH. Une agilité plus grande dans le processus et la décision d’embauche, le recours aux collaborateurs dans la cooptation de leurs futurs collègues, une attention plus symétrique aux entrées – comme aux départs – de l’entreprise figurent ainsi parmi les évolutions à mettre au crédit de la période.
Source : OEMA (Observatoire de l’Evolution des Métiers de l’Assurance)